
Jean-Nicolas Vidart a été d’une constante présence aux réunions de lundi soir depuis son élection en 1987. Il représentait les collègues installés en libéral, à côté des hospitaliers et hospitalo-universitaires.
Nommé Interne des Hôpitaux de Paris en 1965, après avoir eu le redoutable privilège d’affronter 5 années de suite l’épreuve de l’oral à Necker, il s’est d’abord orienté vers la neurologie chez François Lhermitte à la Salpêtrière. Il a poursuivi une carrière d’interniste chez Pasteur Valery-Radot, Rodolphe Tourneur et René Wolffromm dont il fut aussi le Chef de clinique. Son activité libérale s’est ensuite déroulée dans le XVIIe arrondissement de Paris. Elle s’est très vite associée à une intense activité de médecin conseil, auprès de nombreuses compagnies d’assurances et du Ministère de la Culture.
Jean-Nicolas n’a pas été épargné par les épreuves de la vie. Il a entouré son fils aîné Jérôme, atteint de la myopathie de Duchesne, pendant plus de 18 ans, lui faisant connaître toutes les beautés et les cultures du monde. Avec son épouse Danielle, il a fondé l’Association des Myopathes de France, ainsi que l’Association pour la Mobilité des Handicapés A Paris (AMHAP), reprise en 2004 par une société privée. La perte de son fils fut suivie par la maladie et le décès de sa femme avec laquelle il avait partagé tout ce long parcours.
Son second fils Adrien a suivi l’exemple paternel et grand paternel, Lionel Vidart, psychiatre, était le fondateur de l’hôpital de jour pour épileptique de Créteil. Reçu à l’Internat en 1996, il est actuellement praticien hospitalier en urologie dans le service du Professeur Thierry Lebret à l’Hôpital Foch de Suresnes.
A son fils Adrien, sa belle-fille Christine, et ses deux petites filles Clarisse et Elise, à Michèle son amie d’enfance, l’ensemble des membres du Conseil d’Administration adresse, leurs plus sincères et amicales condoléances et les assure que le souvenir de Jean-Nicolas n’est pas près de s’effacer de leur mémoire.
François Daniel (1961) - Alain Haertig (1972)
Je connaissais Jean-Nicolas Vidart depuis très longtemps : nous nous sommes rencontrés au début de notre Internat dans l’ancien Bicêtre, hôpital de légende riche d’une grande histoire. Il voulait appeler son fils aîné Edouard, je lui fis observer que cela rimait fâcheusement avec Vidart, et il opta donc pour Jérôme.
Notre patron de l’époque, le Professeur Tanret, saint laïc, était en même temps un grand savant : il avait inventé la dialyse péritonéale, et Jean Hamburger le copia aussitôt ! Tanret était également un tantinet fantaisiste : il perfusait aux patients en insuffisance rénale une solution contenant du jus de citron : choc allergique assuré. Nous préférions mettre la perfusion en sous-cutanée !
Jérôme est entré jeune dans sa myopathie, calvaire dont il plaisantait sans arrêt, confondant d’admiration tous ses amis qui restèrent très proches de ses parents après sa disparition. Autre calvaire médical : celui de sa femme Danielle, frappée elle aussi par une terrible maladie dont le début survint peu après la mort de Jérôme, ce ne pourrait être une simple coïncidence. Doublement frappé, Jean-Nicolas l’accompagna jour après jour. Il avait été un père attentif, joyeux, courageux. Il fut un mari exemplaire. Et désormais, prématurément disparu ses cendres vont rejoindre celles de Danielle et Jérôme dans le cimetière de la Bastide d’Engras près d’Uzès.
Dans ce village baigné par le soleil, Jean-Nicolas et Danielle recevaient tous leurs parents et amis en un défilé perpétuel. On y trouvait une piscine, on y trouvait une cheminée, on y trouvait une ardente chaleur humaine, et leur couple était aimé par tout le voisinage.
Leur souvenir reste présent dans notre appartement à Paris avec la photographie de Jérôme sur le buffet, et l’amitié de leur deuxième fils, Adrien, de sa femme et de ses deux filles qui continuent à honorer la mémoire de nos chers disparus.
Mario Bensasson (1965) |